Blog

Vivre isolé au bout d’un chemin de campagne

Puycelsi, le dimanche 15 mars 2015

8h55

« PAS UN TROQUET, PAS UNE MOBYLETTE, RIEN » (Coluche, tiré de l’un de ses sketchs)

Vivre hors de l’environnement urbain que connaissent 79% des français, c’est déjà appartenir à une minorité. Quand, en plus, vous habitez une maisonnette isolée du Tarn près des forêts de Sivens et Grésigne et que vous n’avez pas de smartphone – il faut savoir qu’il y a plus de 70 millions de cartes SIM actives en France, un taux de pénétration de presque 110% – et quand enfin, vous êtes en plus un artisan de l’internet boursier, musicien amateur, humaniste et à la limite de l’altermondialisme, vous devenez carrément un extra-terrestre !!!

Si on prolonge les courbes de la population urbaine mondiale, on arrivera un jour proche des 100% (en supposant que l’espèce ne s’autodétruise pas avant), est-ce un objectif raisonnable ou un non-sens du cycle logique de la vie, un futur suicide collectif ? Que fait-on pousser dans le béton pour se nourrir ? Que respire-t-on comme type d’air si on plante toujours plus de béton et qu’on coupe toujours plus d’arbres ? Qui peut donc encore défendre cette croissance de la population urbaine ?

Les personnes qui ne comprennent pas comment je peux vivre si « loin de tout* », celles qui me prennent carrément pour un fou (mais on l’est tous, je vous le rappelle), sont juste rassurées de faire partie des 79% mais ont-elles déjà réfléchi au non-sens de cette course à l’urbanisation ? Je ne le crois pas, sinon elles me demanderaient plutôt de leur apprendre l’art et la façon de vivre isolé au bout d’un chemin !

* Alors que c’est le contraire, puisque pour moi « tout » = l’air, l’eau, la terre, la liberté, le calme et la tranquillité, la sécurité au milieu de la nature.

Je ne changerai pas le monde, mais, au travers de ce petit blog de campagne, j’essaie de convaincre qu’il faudrait pourtant qu’il change, et que cela passe d’abord par les initiatives individuelles de chacun : quitter la ville pour la campagne, c’est éliminer en un coup de cuiller à pot bon nombre de soucis qui nous gâchent l’existence.

Ainsi, quand on m’interroge sur mon choix de vie au lieu de me prendre pour un malade, je liste toutes les choses qui me permettent de beaucoup mieux vivre aujourd’hui qu’hier (je suis né dans le 93 en 1964, j’ai habité la banlieue, Paris, puis Toulouse jusqu’en 1996, croyez-moi, je sais ce que c’est que la vie urbaine, j’en ai soupé pendant 30 ans !) :

Ici, il n’y a pas de feux tricolores, jamais d’embouteillages, pas de problème de stationnement ni parcmètres : le temps gagné pour faire des choses intéressantes est énorme, on a qu’une seule vie et elle passe très vite !

Ici, ça sent bon et les microparticules sont très diluées, les arbres et les animaux sont beaucoup plus nombreux que les hommes – j’en profite d’ailleurs pour confirmer que l’exode vers la grande ville se poursuit, trois nouvelles maisons sont à vendre depuis peu à Puycelsi, avis aux amateurs d’autant que les prix baissent ! Dans un monde connecté, les artisans de l’internet qui souhaitent vivre dans un cadre historique à 300 mètres d’altitude, au milieu des remparts, seront les bienvenus, et aidés par la mairie – ah oui, n’oublions pas que je suis aussi conseiller municipal depuis l’an dernier, une sorte de coup du destin pour un ermite qui vit caché au fond des bois ! Les candidats à l’émigration peuvent me joindre pour en parler !!! Pour ne pas voir les campagnes mourir et être rachetées un jour à vil prix par le capitalisme international (voir le problème grec), je suggère à tout le monde de réfléchir et éventuellement d’agir pour faire d’une pierre deux coups : inverser une courbe qui nous mène à la destruction, et augmenter son indice personnel du bonheur d’au moins 50% si ce n’est son « PIB » !

Pour le ravitaillement ? Les marchés des villes et villages autour de Puycelsi sont une source inépuisable de bons produits locaux – pour ma part, je fais 30 kilomètres aller-retour une fois par semaine, le dimanche matin après cet article, à Lisle-sur-Tarn : j’achète du vrai pain dans une vraie boulangerie et le congèle en morceaux pour toute la semaine, et je fais le plein de produits frais pour 6 jours (je congèle une partie de la viande, blanche exclusivement).

Pour les loisirs ? C’est Gaillac à 15 kilomètres, pas le bout du monde ! Cinéma, clubs sportifs, école de musique etc … sinon, c’est Toulouse à 75 kilomètres pour ceux qui ont besoin de leurs grandes enseignes préférées de temps en temps, ou d’un bain de foule ou de pollution.

Comment vivre sans smart-phone ? Je ne critique pas les 108% d’abonnés (!!!) mais je consomme en fonction de mes besoins : je suis à la maison 90% de mon temps, et j’ai le téléphone fixe !!! Alors, pour les 10% du temps que je passe dehors, je profite de ma liberté et j’aime bien être tranquille ! Je n’ai donc pas de smart-phone car je n’en ai nul besoin, c’est aussi simple que ça !

Pour terminer, deux images du chemin long de 1.3 kilomètre qui sépare la maisonnette NT de la première route bitumée : quand on vient pour la première fois, on se demande si c’est le bon chemin et on se dit malgré tout avec raison : « Il est un peu fou ce type quand même », mais que serait la vie si on devait tous rester sagement dans la case qu’on nous a destinée ? Elle serait chiante !

En partant ...

En partant …

En revenant ...

En revenant …

Voilà, ma publicité pour la vie au grand air est terminée, il est temps de partir au marché.

A demain matin pour de nouvelles aventures boursières.

2 Réponses to “Vivre isolé au bout d’un chemin de campagne”

  1. fana31 15 mars 2015 at 22 h 16 min #

    Je reconnais cet interminable chemin !!! mdr

    C’est cher l’immobilier à Puycelsi ?

    a+ et bonne semaine

Laisser un commentaire