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Un chemin, un champ, un bois

9H35

Soleil levant d’automne

Je suis locataire d’une petite maison ancienne d’à peine 100 mètres carrés, sise à proximité d’un bois, au bout d’un chemin long de 1.5 kilomètre : le premier troquet est à 6 kilomètres, au village ; le premier distributeur de billets est à 12 kilomètres, mais nous avons internet (adsl 2 mega), l’eau et l’électricité !

Ce modeste cliché date de quelques jours, avant que la pluie et l’automne ne s’installent : les gens qui passent chez nous, dans ce « no man’s land » boisé tarnais, ont des réactions diverses et variées, dont celle qui revient le plus souvent : « Vous êtes tranquilles ici ! ».

Certains le disent autrement : « Ici au moins, vous n’êtes pas emmerdés par les voisins ! », d’autres encore sont moins bavards : « C’est beau, ici ».

Les gens de la ville, par contre, dans la plupart des cas, ont du mal à se projeter dans un tel espace – j’ai entendu plusieurs fois : « Comment faites-vous pour vivre ici ? il n’y a rien ! ».

Tout est relatif, pour nous il y a tout, ce que l’on aime et ce dont nous avons besoin pour bien vivre : calme, oxygène, lumière, terre, eau, soleil, animaux, arbres, liberté. Chaque matin, je me demande encore comment j’ai pu faire pour habiter presque trente années dans le béton, la puanteur, le bruit, les bouchons et la promiscuité … proposez-moi un emploi à 10.000E mensuels au 10ème étage d’une tour à la Défense, je le refuserai … suis-je fou ?

NON, je suis heureux, et l’argent n’y est vraiment pour rien – en fait, il aurait plutôt pollué une partie de ma vie comme il pollue notre société toute entière aujourd’hui ! La crise n’est rien d’autre qu’une conséquence logique de la cupidité qui pousse l’homme à accumuler de l’argent en croyant que c’est l’accès au bonheur absolu. En fait, cela n’a rien à voir : la notion de propriété, de compétition, avec l’argent comme principal curseur de jugement (dis-moi combien tu pèses en dollars et je te dirai qui tu es »), nous mènent à la catastrophe.

Il est l’heure d’aller au marché, bon dimanche à toutes et à tous.

Prochain RDV demain avant l’ouverture.