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Le progrès jusqu’à l’épuisement ?

Salvagnac, le mercredi 5 juin 2019

14h48

La croissance éternelle, ça me fait penser à la vie éternelle, quelque chose d’utopique, d’impossible

C’est vrai, je suis passionné par les marchés financiers, au plan intellectuel j’entends – l’argent ne m’intéresse guère, je préfère nettement passer des heures à composer de la musique et à me promener dans la nature (tout du moins ce qu’il en reste), plutôt que d’essayer de gagner toujours plus. Il est vrai que je ne suis pas en accord avec moi-même : la bourse est l’image d’une société obsolète de par sa course à la croissance éternelle, qui implique le pillage en règle des ressources naturelles, la souffrance des plus démunis, de la nature, plantes et animaux, des mers et des océans, des forêts, etc … elle oublie seulement que sans tous ces éléments, l’homme crèvera aussi, et la terre s’en réjouira, enfin débarrassée de cette espèce invasive qui brûle tout sur son passage. En résumé, la bourse me fascine mais je préférerais qu’elle n’existe pas !

L’homme semble prêt à aller jusqu’au bout de cette logique mortifère de la croissance du PIB, en se disant « on verra demain » pour soigner la planète, un peu comme entre les deux guerres 14/18 et 39/45, ces années folles où l’on oublia sciemment que rien n’était réglé. Les lendemains de cuite sont toujours douloureux, mais le prochain lendemain sera le dernier.

Ainsi, quand je suis arrivé « à la campagne » à la fin des années 90, j’ai pu apprécier la baisse exponentielle des nuisances auxquelles j’étais confronté dans ma vie d’avant (Paris et banlieue) – mais est-on à l’abri de la pollution à la campagne ? Bien-sûr que non ! Il y a d’abord l’agriculture qui utilise le plus souvent de nombreux polluants (pesticides, engrais), le développement des réseaux routiers et … du transport aérien. Il y a 25 ans, je voyais rarement ni n’entendais d’avions passer au dessus de ma tête. Depuis une dizaine d’années, l’augmentation du trafic aérien se voit à l’oeil nu, merci aux compagnies low-cost … les avions représentent 5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et couvrent parfois le chant des oiseaux (ceux qui restent, car là aussi, entre 1996 et aujourd’hui, il y a des espèces que je ne vois quasiment plus – quant aux abeilles, mieux vaut ne pas en parler, il n’y en a presque plus !) – en ville, on ne se rend pas compte à quelle vitesse la biodiversité s’éteint : à part des pigeons malades, des moineaux, des étourneaux et des rongeurs en sous-sol, il n’y a pas grand chose à voir dans une grande métropole. Promener le gosse au parc, faire un tour de manège, éviter les crottes de chiens dans les odeurs putrides des carburants des bagnoles qu’on ne sent d’ailleurs pas puisqu’on vit dedans, au milieu des nuisances sonores qu’on n’entend pas non plus, voilà, en gros, le seul rapport à la nature qui existe pour le citadin. Alors il l’oublie, elle n’existe plus.

Pour illustrer mes propos, voici une image d’un tout petit bout de ciel au dessus de Salvagnac où l’on peut compter, par moments, notamment les veilles de week-end, une trentaine de traînées d’avions, c’est hallucinant ! Artiste dans l’âme, j’ai pris la photo pour former un « A », pour « Attention ».

Les avions, la plaie du XXIème siècle

Les avions, la plaie du XXIème siècle

Mon sentiment pour le futur ne tient qu’en un seul mot : FIN (de l’humanité) – depuis quelques décennies qu’on parle d’écologie et de protection de la planète, rien n’est fait à haut niveau, les pays ne sont même pas capables de s’entendre, les médias nous font culpabiliser, comme si tout cela était de la faute du citoyen lambda, abreuvé de pubs et d’incitation à la consommation. Pourtant, l’idée que je me fais du bonheur est bien loin du PIB (par exemple, je n’ai plus de téléphone portable depuis 2002, je n’ai pris l’avion que deux fois en 20 ans, dont une pour aller voir mon frère en Guadeloupe) … mais je dois faire partie d’une minorité.

Pour terminer, un petit conseil aux personnes qui ont la chance de vivre dans une maison avec un terrain et de l’herbe : ne tondez pas tout ! En laissant des endroits livrés à eux-mêmes, vous verrez une quantité d’insectes revenir et en profiter, comme le montrent ces deux images de chez nous, avec un terrain partiellement tondu.

Entre le portail et la maison, un peu de biodiversité

Entre le portail et la maison, un peu de biodiversité

Quatre insectes sur une même fleur

Cinq insectes sur une même fleur

Prochain article ce soir ou demain.

Une réponse to “Le progrès jusqu’à l’épuisement ?”

  1. fana31 10 juin 2019 at 16 h 24 min #

    Salut Olivier !
    Toujours heureux de lire tes commentaires, j’adhère 100% à tes propos et à tes idées.
    Moi aussi je suis aussi paradoxal que toi, je suis plutôt un décroissant et un écologiste convaincu et pourtant je m’intéresse à la bourse…
    Merci pour ces belles photos, au fait le A c’est peut-être le A du mot d’Artiste ou d’Attention, mais c’est peut-être aussi celui de l’Anarchie et de l’Autogestion…
    A+ mon ami.
    Fabrice

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