Blog

L’Europe : les larmes de l’austérité

17H37

Pendant ce temps-là, ils festoyaient …

16h50 : voilà une heure et demi que je cherche des chiffres, des informations … voilà une heure et demie que je ne trouve que des bouts de chiffres, des bribes d'informations … finalement, ce mal de dettes des finances publiques, principalement créé par un système bancaire trop gourmand (voir la fable, le grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf), est à même de rendre fou tous les économistes. J'avoue être perdu : qui détient quoi ? pour quels montants ? la toile d'araignée est mondialisée et on ne peut que donner de grands chiffres, une idée des volumes, qui finalement, n'aboutissent pas à de prospectives sérieuses. En préambule à ce modeste article, je qualifierai donc le chemin que suit l'économie de ce début de XXIème siècle en Europe, disons, hasardeux, brumeux, voire dangereux !

La dette globale de l'Espagne est supérieure de 30% en volume à celle de l'Irlande, alors que son PIB est 10 fois supérieur —> l'Espagne fait peur, mais c'est pourtant l'Irlande, qui a capté 25% des aides européennes depuis 2007 pour une part de 1.5% du PIB de l'UE, qui constitue le morceau le plus indigeste – le prêt de 80/90 milliards d'euros représente les 2/3 de son PIB ! Les banques irlandaises sont allées au delà de l'entendement, et les multinationales qui profitent d'une fiscalité avantageuse tiennent maintenant les commandes du pays et vont pouvoir exploiter au mieux les salariés grâce au plan d'austérité consécutif au chantage des usuriers. La boucle est bouclée, même si les créanciers devront faire quelques sacrifices sur les termes des remboursements de leurs prêts (rééchelonnement de la dette un jour, car je ne vois pas l'Irlande tenir les échéances selon ce qui a été convenu), ils se récupèreront par le sacrifice du peuple, ce que, moralement, je trouve insoutenable à notre époque dite "moderne".

En fait, le système bancaire européen ne peut se permettre de laisser couler un pays, ce serait alors l'effet domino (les banques françaises ont en magasin 55 milliards d'euros d'exposition au risque grec par exemple, plus tout ce qu'elles nous cachent ; l'affaire Kerviel, c'est du pipi de chat à côté) – donc, ça prendra le temps que ça prendra, et des millions de gens en paieront le prix, il n'y a pas de miracle possible à mon avis.

Le fait que la Grande-Bretagne, déjà super-endettée, vienne en "aide" à l'Irlande à hauteur de 7 milliards d'euros (pour le geste, car c'est vraiment peanuts !) montre bien que le système bancaire de la City est également "mouillé grave" dans cette affaire – le problème est que tous ces titres sont mixés et revendus à d'autres banques, exactement comme le furent les crédits subprime aux Etats-Unis … "too big to fail" devient la suprême parade, celle qui fait avaler la pilule au peuple : "si le gros coule, vous coulerez aussi, alors sacrifiez-vous".

Pendant ce temps, les responsables s'octroient donc des bonus géants, ainsi va le capitalisme en temps de crise systémique, jusqu'au jour où les débiteurs feront défaut (pas les Etats, mais les peuples) en nombre suffisant pour que les usuriers participent aussi au sauvetage de leurs poules aux oeufs d'or … à force de trop charger la mule, on la tue.

Sans vouloir à tout prix vous faire broyer du noir, je pense que l'Europe va vivre dans des conditions dégradées durant bon nombre d'années, tenue par ses créanciers et la charge de sa dette – les multinationales resteront fortes mais les 2/3 du chiffre d'affaires se feront ailleurs … les chinois deviendront des employeurs respectés en France, les ouvriers pourront travailler sous leurs ordres, pour un salaire de 1.000 ou 1300E, de quoi survivre comme d'habitude … le chômage sera important et l'insécurité un thème dangereux … les assurances maladies et autres couvertures coûteront de plus en plus cher et le privé y trouvera une nouvelle ressource, prenant en charge les manquements de l'Etat régalien en déroute … après les Etats-Unis, les chinois nous sauveront, pour le meilleur et aussi pour le pire !

17h25 : 3760 points et un DOW CFD au firmament des 11200 points, aucun changement, si ce n'est que de nouveaux stress-tests "plus sérieux" que les premiers ont été décidés pour 2011 en Europe : vraiment on se fout de notre tête, je cite : "Il va falloir recommencer les stress tests. Il va y en avoir d'autres", a affirmé Jonathan Faull, directeur général de la Direction générale "Marché intérieur et Services" à Bruxelles."Vous pouvez vous attendre à des épreuves réellement exigeantes", a-t-il ajouté, après avoir indiqué, sous forme de boutade, que les tests de résistance publiés en juillet dernier n'avaient pas "résisté"". Quand je vous dis que plus personne ne s'y retrouve, même au sommet, on dirait que le gars parle d'un jeu, il se fout des gens, c'est incroyable – quand je lis de tels commentaires, ma confiance déjà ébranlée disparait …

Prochain RDV ce soir pour un court article de préparation à la séance de demain (Wall-Street n'ouvrira qu'une demie-journée).