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De la mauvaise utilisation du pouvoir

12H20

Un peu de littérature du XIXème siècle

Un lecteur du site m'a envoyé ce texte, je le remercie : en le lisant, vous penserez sans doute qu'il a été écrit en 2008, et parle d'un homme placé au sommet de l'Etat, un tout petit homme qui se prend pour un grand Monarque, et pourtant … à la fin du paragraphe, vous serez peut-être surpris de voir qui en est l'auteur, et à qui il fait allusion ! Le texte a été sans doute modifié, et ne correspond pas à l'original, mais c'est l'ensemble qui est intéressant à regarder, l'idée directrice – cela montre que rien ne change, en 1850 comme en 2010, seul le pouvoir et l'argent motivent l'homme d'en haut, qui écrase sans état d'âme ceux qui se trouvent en bas de l'échelle tout en leur faisant avaler des couleuvres …

"Que peut-il ? Tout.
Qu’a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie
eût changé la face de la France,
de l’Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;
ne pouvant créer, il décrète ;
il cherche à donner le change sur sa nullité ;
c’est le mouvement perpétuel ;
mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.
L’homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère
est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes,
les grands mots, ce qui sonne,
ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse.
Quand on mesure l’homme
et qu’on le trouve si petit
et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve énorme,
il est impossible que l’esprit
n’éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme
car, la France, il la foule aux pieds,
lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde,
d’un homme médiocre échappé".

Inspiré d'un texte de Victor Hugo, paru en 1852, au sujet de Napoléon III, dans l'ouvrages "Napoléon, le petit" – à ne pas confondre avec Bonaparte.

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La mauvaise foi : le sport national !

La lettre de licenciement de mon épouse est arrivée hier : à sa lecture, j'ai eu l'impression de lire la description d'une personne incompétente et représentant son entreprise de la plus mauvaise façon qui soit, mais j'ai maîtrisé ma colère en me disant que c'était sans surprise et digne de l'espèce humaine, la plus pourrie du monde animal et à laquelle j'appartiens moi-même, alors que je m'en sens si éloigné ! J'ai pu lire un tissu de mauvaise-foi digne d'un film policier, où l'innocent accusé à tort déploie tous les efforts possibles pendant une heure trente, pour finalement arriver au happy-end final ! Dans la réalité, il n'en sera pas ainsi, et je renonce à vous raconter les détails de cette histoire, un livre y serait nécessaire pour un minimum de compréhension et je n'en ai pas le courage, tourner la page au plus vite me semble alors la meilleure solution.
C'est donc une histoire banale de saloperie humaine, des plus abjectes : nous allons nous défendre sans insister car le coût exhorbitant de l'avocat rapporté à l'indemnité espérée pour une issue incertaine, me fait penser que cette bataille sera inutile.
Les 40 lettres de soutien des clients obtenues par mes soins seront toutefois utilisées, et envoyées en copie à la grande direction en Allemagne (avec lettre d'explication dans la langue de Goëthe, puisque l'un de mes deux amis d'enfance est allemand ! ce courrier sera adressé à l'actionnaire principal, Mr B., cette multinationale non cotée étant familiale). Notre seule consolation sera de voir le chiffre d'affaires de l'entreprise sur le secteur plonger en 2010, mon épouse ayant 11 ans de relationnel avec ses clients, dont certains sont devenus des amis et ne feront pas de pitié au laboratoire, les produits concurrents génériqués et 30% moins cher leur tendant les bras depuis trois ans … c'est d'ailleurs uniquement grâce à cette relation privilégiée que bon nombre d'entre-eux n'avaient pas cédé aux sirènes économiques dans un marché également touché par la crise, notamment en milieu rural (chute de la filière lait et élevage). Cela prouvera juste aux personnes qui ont enfoncé mon épouse qu'ils se passent d'un excellent élément, qui, contrairement aux allégations de cette lettre mensongère, défendait haut et fort les couleurs de son entreprise ainsi que son image ! mais au final, que pèseront ces quelques 200.000 ou 300.000E de perdus sur un chiffre d'affaires mondial de plusieurs dizaines de milliards ? Le mieux est donc d'oublier le plus rapidement possible, de recharger les batteries pour un nouveau départ en 2012, une fois que les opérations chirurgicales de ses mains seront effectuées (5 mois d'immobilisation en tout, canaux carpiens bouchés).
Voici donc la récompense que récolte l'employée modèle, qui s'est donnée environ 10 heures par jour pendant 4 ans pour cette entreprise qui n'en valait vraiment pas la peine, négligeant au passage sa famille et surtout sa santé (son problème des carpiens dure depuis des années, mais pour son travail, elle avait sans cesse repoussé jusqu'au jour où le médecin-spécialiste lui a dit début décembre dernier : "Encore un an comme ça, et vous risquez de devenir handicapée de la main droite, opération obligatoire avant le printemps 2011 !").

Je ne lui en veux pas, je la soutiens, et pourtant, commercial moi-même pendant une quinzaine d'années dans le secteur automobile et l'électronique, j'ai toujours privilégié ma vie privée en jouant au faux-cul avec mes employeurs successifs, exactement comme ils le faisaient avec moi (un prêté pour un rendu, c'est de bonne guerre), et cela m'a toujours réussi : je n'ai jamais été viré (sauf en 2002, licenciement économique, mon dernier poste de salarié) dans les 8 sociétés pour lesquelles j'ai exercé successivement ce métier de vendeur BtoB. Un spécialiste de la démission et de la recherche d'un nouvel employeur, mais jamais je n'ai trouvé de gens respectueux de leurs salariés, à une exception près.
J'étais un doux agneau qui faisait son chiffre d'affaires et respectait les règles en façade, mais quand l'objectif chiffré était atteint, et bien, je profitais de la vie sans compter mes heures … de loisirs lol Je l'avais pourtant prévenue, cette employée modèle que j'aime éperdument depuis bientôt quinze ans, je lui avait sans cesse répété qu'elle n'était qu'un numéro et qu'il fallait montrer à l'entreprise ce qu'elle voulait voir, et pas plus : on vous demande une note de 10/20 minimum, pourquoi chercher le 17 ? Vous vous mettez à 11 ou 12 grand maximum et c'est amplement suffisant, car, lorsque le temps est venu de vous faire jeter comme une merde de chien (excusez la grossièreté, et encore je me retiens pour ne pas écrire pire !), et bien vous rigolez en vous disant que vous en avez bien profité, et que la merde de chien n'est pas celle que l'on croit – à malin, malin et demi – dans le cas contraire, vous prenez le bus dans la tronche, déçu par tant de méchanceté, vexé au plus haut point, révolté, avec un moral qui plonge et l'injustice qui vous mine … heureusement que c'est une femme d'action plus que d'émotions, elle s'en sort donc plutôt pas mal sur ce coup-là, l'ambiance est excellente à la maison, ouf !!!

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Conclusion : finalement, il n'y a que peu de différences de comportement entre les gens de pouvoir (je suis conscient qu'il existe des exceptions, j'en connais d'ailleurs grâce à NT, elles se reconnaîtront, je ne fais donc pas de généralités mais je constate ce qui est le plus répandu et qui gangrène la société humaine depuis des siècles). Du Monarque au petit aspirant minable et incompétent, ce qui leur procure du plaisir est de dominer les plus faibles, ils doivent jouïr en rédigeant les lettres de licenciement et de mise-à-pieds, heureux de présider à la destinée des autres, ils sont manipulateurs et menteurs à souhait, ils se délectent de leur petit pouvoir terrestre et du malheur des autres, le plus souvent déférents et révérencieux devant leur propre hiérarchie, faux-culs de première et mielleux à souhait, ils font souffrir leurs subordonnés pour justifier leur poste. Mais le soir, en s'endormant, sont-ils vraiment à l'aise avec leur réalité ? le matin, en se parfumant ou en se rasant, ne voient-ils pas simplement l'image d'un raté devant leur miroir ?

A bientôt 47 ans (mardi prochain), la seule expérience professionnelle qui m'ait donné du bonheur, c'est NT, simplement car je ne "gagne pas ma vie" mais je la "vis pleinement", tout simplement : point besoin de masque ou de déférence pour garder son emploi, seulement du naturel, de la passion, et le reste vient tout seul. Il y a bien longtemps que j'aurais du voler de mes propres ailes, mais on ne se remet pas comme ça du formatage des études supérieures, et j'ai malheureusement préféré jouer un rôle de composition pendant 20 ans, que de temps perdu en route !

Prochain RDV demain matin, en fonction des événements.