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Le Boss proche de son record historique avant l’emploi américain, et le bat après l’ouverture

MAJ DE 16H48 : nouveau record historique en cours pour le Boss, à 17964.99, sur le chemin d’une zone-cible allant de 17960/65 justement (R1j/R3h) à 18055/18075 – je conserve les actions des deux portefeuilles – à ce soir pour une MAJ du PEA, vers 21h30.

MAJ DE 15H20 : 310.000 créations d’emplois en novembre, ce chiffre est relativement exceptionnel – entre crainte d’une remontée de taux plus rapide que prévu et le hold-up US de la croissance mondiale à ses voisins, les opérateurs pourraient s’orienter vers le second choix, celui du court terme, avec une fin d’année en roue libre – c’est tout du moins ce qu’indique la courbe du DOW, qui pointe à quelques brasses de son nouveau record historique des 17953 cFD de l pré-ouverture …

MAJ DE 14H42 : une mèche de la mort du DOW qui ne touche pas PPj et on repart à la hausse – 17936 actuellement, un nouveau record CFDa été battu à 17957 pour le moment – le CAC40 cote 4400 points – je n’ai plus aucune position spéculative, c’est le week-end qui s’annonce avec du travail sur les actions, quelques titres, notamment au portefeuille Club NT donnant des signes positifs depuis quelques jours …

Avantage maintenu après la diffusion de la statistique de l’emploi US, que je n’ai pas regardée, cela ne sert à rien pour gérer des positions de trading, ou prendre position – à la vue de la hausse du dollar, les opérateurs ont l’air d’être satisfaits du chiffre publié, dont je reparlerai peut-être demain.

Dans ce contexte qui se détend, je conserve les actions des portefeuilles ainsi que mon cash majoritaire – prochain point au plus tard vers 17h15.

MAJ DE 14H02 : à une demie-heure de la statistique sur l’emploi américain de novembre, les indices collent les résistances – soit on a réussit à acheter plus bas et on garde un solde protégé à zéro perte en espérant que la tendance se poursuive directement vers le haut, soit on n’a rien du tout et on attend au moins 14h35 avant de voir ce qu’il est possible de faire (prendre un pull-back d’une tendance lancée, y aller directement dans le sens de la première bougie, attendre le pull-back éventuel ou pas, etc).

Pas de changement donc, avantage aux acheteurs, les PPj sont sous les prix, je conserve les actions comme écrit dans l’article ci-dessous.

TABLEAU PP JOUR CAC40/DOW (05.12.2014)

PPJ S4j S3j S2j S1j PPj R1j R2j R3j R4j
CAC40 4120 4163 4237 4280 4354 4398 4471 4515 4588
DOW 17638 17707 17761 17830 17884 17954 18007 18077 18131

12h20

CAC40 : test de la zone de résistance PPh cfd (4365/70) – PPh cash (4280/85)

DOW-JONES : contrat CFD à proximité des 17935/40 (R2h, record historique) – support majeur intraday PPj (17880/885)

11h57 : 17924 pour le contrat DOW CFD alors que le marché parisien cote 4376, en pleine zone PPh, enjeu de cette matinée après l’alerte d’hier, levée partiellement. Comme devrait le faire tout adepte du point-pivot, une simulation du PPh qui sera valide la semaine prochaine pourrait permettre d’ébaucher une éventuelle stratégie « swing », alors allons-y :

PPh arrêté à 12h00, soit CAC40 à 4376 points, plus bas de la semaine et plus haut réalisés le même jour, hier avec 4310.69 et 4427.74 = PPh simulé = (4376+plus haut + plus bas)/3) = 4371 = tendance neutre/haussière pour le moment.

Je conserve mes actions, image du PEA ce soir après la clôture – je maintiens le programme des ordres valides en décembre.

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Fil rouge de décembre 2014 : soutien au blog NT

Onze lecteurs ou abonnés ont donné ensemble 460 euros sur les 1.500 euros manquants afin d’avoir un budget « exploitation du site » équilibré (qui me coûte zéro grâce à vos participations) – c’est la première année que cela arrive depuis mai 2006, la crise du pays n’épargne surtout pas les petits, sachant que les rendements des placements sans risque coulent et que le chômage est en pente haussière abrupte, je comprends que vous marchiez aussi sur des oeufs … toutefois, si vous souhaitez continuer à bénéficier des tableaux PPj et d’une présence soutenue, vous pouvez faire un don, merci d’avance à celles et ceux qui participeront, et bien-sûr aux six personnes qui ont déjà oeuvré en ce sens. Si la somme n’est pas atteinte, je me verrai contraint de couper les tableaux PP (sauf abonnés NT100, PP NT100 soit 100 valeurs) et ainsi faire environ 800 euros hors-taxes d’économies par an, afin de réduire le déficit 2015 de 1500 à 700 dans un premier temps.

Voilà, vous savez tout, à vous de jouer 🙂

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LA NOUVELLE DU MOIS (25.11.2014), histoire improvisée au fil des jours : je l’ai glissée en fin d’article, le texte devenant long et polluant les analyses boursières.

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PEA NT : +36,81% pour une exposition de 13%

Le programme des ordres valides en décembre est maintenu pour l’instant :

Deux achats limités :

Technip, poids 1%, cours demandé 45.50 euros

Total, poids 1%, cours demandé 38.50 euros

Deux ventes limitées :

Gemalto à 70 euros

La moitié de la ligne Delhaize à 60 euros

Idée du jour : rien en cours pour le moment – historique des opérations : cliquez ICI – l’Idée du jour remplacera le PEA à partir du 1er janvier 2015, la gestion actions moyen-long terme se fera uniquement via le portefeuille Club NT, via e-mails envoyés en et-ou hors-séance.

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CLUB NOUVEAUTRADER : investissement moyen-long terme sur actions françaises

Les 150 euros de cotisation semestrielle (soit 25 euros par mois) permettent de suivre la gestion d’un portefeuille d’actions via envoi de Newsletters (142 pour le moment) contenant des ordres programmés au mois, à la semaine ou de la veille pour le lendemain. Le type de gestion proposée correspond au profil « investisseur moyen terme occupé en journée au travail ou à autre chose que la bourse ».

Exposition portefeuille Club NT : 22.48%

Diversification : 18 valeurs différentes

Performance brute sur capital utilisé en 2014 (relevé du 04.12.2014 en clôture) : -1.28% (sur capital disponible -0.31%)

Si vous êtes intéressé(e), cliquez ICI. En outre, vous pouvez obtenir la liste des opérations terminées pour vous décider, n’hésitez pas à demander !

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SUIVI DU TEST : ACHAT DOW, VENTE CAC (12h10 vendredi 05/12/2014) – JOUR 89

DOW : achat 16865 points, soit +6.29% (17925)

CAC40 : vente 4333 points, soit -1.01% (4377)

Différentiel brut : +5.28% – l’arbitrage est redevenu négatif d’un côté jeudi 20.11.2014 et reste bien-sûr positif de l’autre – après 5 jours de stabilisation entre 4 et 5%, ça repart en faveur du DOW après Draghi mais le CAC rattrape avant l’emploi US de 14h30 – depuis 88 séances, après avoir donné des extrêmes à +2.60% pour le DOW, puis pour le CAC40, l’arbitrage est reparti dans l’autre sens, avec un nouveau record à +5.64% au matin du 13 octobre, battu le 30 octobre (6.61%), le 5 novembre (+7.26%), le 7 novembre (+7.41%), le 12 novembre (+7.64%), le matin du 13 novembre (+7.69%) et +8.60% du même jour à 14h37 – cela matérialise simplement la différence entre les macro-économies des deux zones, que tout le monde connait.

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PREPARATION DE LA SEANCE DE VENDREDI (05.12.2014) – ANALYSE CAC40/DOW

PPJ S4j S3j S2j S1j PPj R1j R2j R3j R4j
CAC40 4120 4163 4237 4280 4354 4398 4471 4515 4588
DOW 17638 17707 17761 17830 17884 17954 18007 18077 18131

Programme du jour : emploi américain en novembre et balance commerciale (USA, 14h30), commandes à l’industrie en octobre (USA, 16h00)

22h05 : le DOW termine en repli marginal de 0.07% à 17899.84 (-0.07%)

CAC40 : PPj 4350/55 – S1h 4355/60 – le contrat CFD cote quasiment ce prix au moment de la clôture de Wall-Street. Tendance intraday neutre à qualifier demain matin.

Supports à 4310, 4295/4305 et 4280 – sous 4280, accélération probable vers 4235/40, voire 4205.

En cas de franchissement des 4360, 4395/4400, 4415 et 4425/30 seraient les objectifs – au dessus, 4440 et 4470/75 seraient les cibles, voire 4490/4500.

DOW : PPj 17880/885, aussi R1h – le contrat CFD cote 17894 vers 22h06 – tendance neutre-haussière pour demain – 17935/40 et 17950/55 sont les objectifs – au dessus des 17960, 17985/90 et 18005/010 seraient les objectifs – au dessus, 18040/45 et 18075/80 seraient possibles.

En cas de repli sous les 17880, 17830/40 sera la zone-support majeure du moment – sous 17830, 17810/15 et 17760/17780 seraient les cibles – sous les 17760, 17735 et 17705/10 seraient possibles.

Prochain RDV avant 14h30.

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LA NOUVELLE DU MOIS (25.11.2014) : SMART-PHONE DANS UNE MAIN, TRADEZ N’IMPORTE QUOI N’IMPORTE QUAND (N’IMPORTE COMMENT) !

Sur l’internet boursier et dans les salons de la finance, on peut rencontrer tous les types de gourous, sachant bien-sûr que ça n’existe pas (je le répète car c’est souvent tentant d’y croire) : on vous dit que c’est facile la bourse, on peut même surveiller ses petits en permanence, et aussi acheter et vendre à partir d’un smart-phone. Cela me donne l’idée d’une petite improvisation …

Préambule :

Mr Truc vient de prendre sa retraite (une grande chance) : déjà passionné par la lecture des nouvelles économiques, il décide de s’intéresser de plus près à la bourse, notamment au trading. C’est décidé, il se rendra à Paris pour rencontrer les meilleurs et devenir lui aussi un professionnel, c’est ce qu’il a lu sur Torchon-bourse.com au détour de ses recherches boursières internet : « Devenez trader blablabla ». La haute finance s’ouvre à notre frais retraité plein d’envie, en plus, sa femme est décédée il y a bien longtemps d’un cancer foudroyant et il n’a plus que lui pour se tenir compagnie, et comme ils n’avaient aucun enfant … en fait, il a préféré rester tout seul plutôt que de reprendre épouse, car la première était tellement chiante, bref, le voilà parti au salon parisien du trading !

Chapitre I : Papy visite la capitale

Le TGV Marseille-Paris était bien en gare, et Papy aussi, tout excité à l’idée de rencontrer la haute finance en ce dimanche ensoleillé. C’est simple, il n’en avait quasiment pas dormi de la nuit, il avait même revu « Un fauteuil pour deux » la veille, pour se mettre dans l’ambiance.

(Si ça vous dit, j’écrirai une suite à cette histoire très régulièrement, à la suite de ce même paragraphe … en fait, votez oui ou non par e-mail, tant que le oui l’emporte ou que personne ne dit rien, je continuerai).

Suite du chapitre I (27.11.2014)

Papy se sentait en forme olympique et hyper-motivé, il avait hâte d’arriver et trouvait ce TGV un rien lent ! D’ailleurs, il avait emporté un livre avec lui, mais il fut incapable de lire plus de quelques lignes, toute sa tête étant concentrée sur ce grand jour où il découvrirait les ficelles de la spéculation boursière, du moins c’est ce dont il était persuadé.

La gare de Lyon était envahie par des masses de fourmis allant et venant d’un pas rapide : cette foule le saisit, lui qui vivait dans un petit village de Provence tranquille n’était pas habitué à ce grouillement, il eût même envie de faire demi-tour durant une seconde. Mais pour rencontrer la haute finance, il fallait bien faire un effort, alors il consulta son plan et se dirigea vers le métro.

Après un voyage sans encombre mais nauséabond (comment font les gens pour supporter ces odeurs ? se dit-il en grimaçant), le voici remonté à la surface pour happer goulument un peu d’air frais. Enfin, c’est juste une façon de parler, la porte de Champerret n’étant pas l’endroit idéal pour prendre le grand air !

C’est frémissant que Papy descend les escaliers vers le salon du trading, un peu comme le jour de l’entrée dans la société qui lui offrit son premier emploi : hésitant, timide, emprunté, il a l’impression que tout le monde le regarde.

Chapitre II : Papy émerveillé (28.11.2014)

En arrivant à l’accueil, papy bande … en voyant les grands yeux clairs et la bouche pulpeuse de l’hôtesse qui lui demande de remplir son invitation avec un sourire Gibbs du plus bel effet. Cette agréable formalité remplie, papy pénètre dans le temple de la finance (et pas dans l’hôtesse !) : tous ces écrans avec des courbes plus belles les unes que les autres, des hôtesses partout, des salles de conférence, Papy est émerveillé. Il reprend le programme du jour dans sa sacoche et se prépare pour sa première conférence, dont le maître sera Mr Frikenbourse, qui a écrit plein de bouquins et a gagné de nombreux prix. Le sujet de cette conférence s’intitule : « Les bases de la réussite en trading », exactement ce dont a besoin Papy, les bases, et les bonnes s’il vous plait !

Chapitre III : Papy retourne à l’école (01/12/2014)

Ecran géant, rétroprojecteur, présentateur « encravaté » et joli graphique, c’est parti pour un Papy qui retourne sur les bancs de l’école, une école de luxe comparé à ce qu’il avait vécu dans son enfance ! La mémoire de Papy le ramenait à l’école primaire, l’année de son entrée en CP en 1956, c’était le tableau noir, la craie et la règle sur les doigts au moindre écart. Les temps avaient changé, le confort était arrivé, mais la jeunesse était partie. Papy aurait bien repris quelques coups de règle sur les doigts en échange d’un demi-siècle. Le larsen du micro le tira de sa réflexion, la conférence commençait …

Pendant une heure et trente minutes, Papy prend des notes sans comprendre grand chose mais il a prévu d’acheter le livre pour potasser tout ça en rentrant. Il en achètera d’ailleurs plusieurs, puisque tous les meilleurs traders sont réunis ici et que la plupart ont publié un ou plusieurs ouvrages : Papy s’est dit qu’il bosserait la théorie avant de se lancer, Papy n’est pas né de la dernière pluie !

Il est déjà onze heures quand Papy sort de cette première conférence, celle qui l’intéresse se déroule à 14h00, il a donc du temps pour visiter les stands des courtiers et brokers, puis déjeuner rapidement sur le pouce dans un restaurant voisin. Pour le moment, il a retenu qu’en trading, les décisions se prenaient à partir de l’analyse du graphique et non sur des éléments subjectifs : c’est un bon début !

(Suite 12h56, 01.12.2014)

Le mauvais début de ce bon début, c’est que Papy a cru bon faire comme à la messe à sa conclusion. Sucer le corps du Trader, comme tous les dimanches matins de son enfance : faire la queue à la sortie de la messe, si joli discours, paroles enluminées de dollars plus doux qu’un petit Jésus, de belles syntaxes et des trades parfaits (mais le samedi, pas de temps réel, Papy s’en fout, il est là pour comprendre). Tout ça pour signer une ouverture de compte chez le partenaire de Frikenbourse, Clarinettebank, étiquette financière bien connue pour ses sponsoring dans le sport, bref … Papy étant du genre prudent, surtout que l’effet de levier ou marge ne sont que des données encore floues (ouille, premier biais pour se ramasser, confondre le levier sur capital et la marge du broker, les mettre sur le même niveau, Papy tombe dans le panneau).

Papy n’est pas un idiot, il est prudent le Papy : 1.000 euros sur le compte ouvert chez Clarinettebank, juste pour pouvoir étudier les courbes dans un premier temps. Il est bien le Papy, prudence est mère de sureté sachant qu’il dispose de 60.000 euros sur 10 ans maximum alors qu’il est propriétaire, retraité à 3.000 euros sans charges particulières. Autant il jugeait sa femme très chiante, mais il ne s’était jamais interrogé sur le fait qu’elle-même, bref, on est toujours le con de quelqu’un, et cette relation maritale n’était finalement qu’une bijection.

Papy gambadait de stands en stands, humait les effluves des jolies hôtesses et pénétrait dans leur stand (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, un con est un con) pour écouter ce qui se disait : sa timidité légendaire ne lui permettait pas de s’imposer alors qu’il était à peine débutant … la tendance, oui d’accord, mais par rapport à quoi ?

Ah, ah, Papy repensait à ses cours de mathématiques, car Papy a eu le certificat d’études, et comme Papy observait (on ne peut avoir que des défauts), Papy savait que le certif de 1964 valait mieux que le BAC de 2010, oui, on était en 2010.

Chapitre 4 : dans lequel Papy doute d’avoir bien entendu ce qu’il a entendu

(suite de 20h16, 01.12.2014)

Bingobank attira ses yeux, et il écouta les conversation entre visiteurs et tenanciers du broker : vous pouvez bénéficier de 100 ordres gratuits pour ouverture d’un compte à 1.000 euros. Papy ne se le fît pas dire deux fois, un compte Bingobank pour ses 100 premiers ordres, soit un marché matinal dont le prix reste raisonnable (2.000 euros sur les 60.000 euros). Papy se dit qu’il était temps de grignoter un morceau avant de penser investissement direct en actions. Il faudra aussi ne pas oublier la bibliothèque, pour emporter de la lecture et essayer de comprendre, puis d’appliquer. Toujours est-il que le ventre est en train de pleurer et que la suite attendra 14h00.

Papy marcha peu et trouva une place dans une brasserie voisine, remplie de gens du salon, visiteurs comme exposants : ainsi, Papy profitait des échanges de la table qui se trouvait juste derrière lui. Le brouhaha couvrait quelques mots, mais il réussit à capter qu’un trader gagnait 1% de son capital par jour, Papy doute mais son petit diable cupide veut croire qu’il sera capable de se hisser à ce niveau rapidement : 1% de 60.000 euros par jour, ce serait son objectif. D’après ce qu’il avait cru comprendre, c’est Mr le Directeur du fonds Un pour tous et tous pour moi qui avait affirmé cette probable vérité du 1% par jour, Mr Forenbourse était son nom, ce n’était pas personne et Papy était quand même un peu impressionné …

Chapitre 5 : dans lequel Papy se forge des convictions avant de forger lui-même sa stratégie de trading

(suite de 20h16, 02.12.2014)

Le dessert avalé, direction vers la bibliothèque qui expose les livres pour réussir en bourse. Le choix est plus dense qu’attendu, lesquels acheter ? A 50 ou 60 euros pièce, Papy est un peu affolé, tel l’âne de Buridan hésitant entre l’eau et la paille. Tout d’abord, l’ouvrage de Mr Frikenbourse sera du lot, pour s’imprégner de la conférence du matin : « Les bases du trading » pour 55 euros. La suite, Papy n’a pas besoin d’y réfléchir car Mr Tradefacile repère le client et l’aborde derechef : « Bonjour monsieur, puis-je vous présenter un livre parfait pour le début d’un bon commencement en bourse ? ». Après une heure d’échanges convenus, Papy est convaincu d’être prêt à opérer avec les recettes de cet homme dès son retour à la maison. Du coup, il repart souriant avec la série « Tradez simplement avec Mr Tradefacile » en 12 volumes, 120 euros prix promotion du salon, exceptionnel !

Papy a même récupéré un stylo de l’éditeur Lafinancefacile. Le sac à dos de Papy se révèle déjà à la limite du surpoids et l’heure de la seconde conférence arrive, celle qui concerne l’investissement. Papy, tant bien que mal, se fraye un chemin et le retrouve, c’est bien le salon B, ça vient de commencer. Sur la pointe des pîeds, Papy traine son sac jusqu’à une chaise libre.

Chapitre 6 : dans lequel Papy se passionne pour les actions

(suite de 14h00, 03.12.2014)

Mr Pluscestlongpluscestbon vient de commencer son exposé à destination d’investisseurs avisés disposant d’au moins 30.000 euros de capital. Coup de chance, Papy avait l’intention d’allouer aux actions moyen-long terme la moitié de la somme globale des 60.000 euros : comme dans les trois ours, c’est juste la taille qui lui convient, Papy esquisse un large sourire, tout va bien dans le meilleur des mondes, « mieux que bien » se dit Papy sans se douter qu’il reprend une phrase désormais célèbre de JMM, une autre époque !

Une heure trente plus tard, Papy est conquis que « plus c’est long, plus c’est bon » mais il fera aussi du trading, car à plus de 60 ans, on ne peut pas non plus faire des plans trop longs sur la comète, et comme il n’a pas d’enfants … le voilà parti avec la panoplie complète de l’investisseur, bouquin à 55 euros comme il se doit, et option pour une ouverture de compte chez Leboncoindelinvestisseur avec un an de conseils gratuits chez son partenaire Aubonconseilenbourse.com, enseigne réputée par sa présence sur internet depuis plus de 10 ans et son nombre d’abonnés (Papy ne sait pas encore qu’il s’agit en fait de moutons destinés à être tondus, Papy ne croit être que le reflet de ce qu’il a vu et entendu depuis ce matin : un apprenti-berger, l’image du mouton ne lui est pas venue à l’esprit, c’est normal, c’est un humain).

Papy a la tête farcie d’informations, il est déjà 17h00 et la chaleur devient suffocante avec la hausse du nombre de visiteurs. Comme prévu, Papy ira dormir chez son grand frère de Paris, qui lui donnera quelques précieuses informations sur son expérience de la finance, puisqu’il « boursicote » depuis longtemps, lui …

Chapitre 7 : dans lequel Papy se prend à rêver

Avenue de la Fontaine au Roi, près du Gibus, du Palais des Glace et de la station Goncourt, dans le 11ème, c’était le fief de son aîné de 10 ans : un grand appartement hérité par sa femme dans les années 90 (son frère s’était marié lui, et était père de trois enfants, mais c’est facile quand on nage dans le pognon … il avait épousé une « héritière », comment ? Cela restait un mystère et le resterait sans doute toujours).

Papy s’engouffre donc dans le métro, direction Goncourt, avec les changements de rigueur et l’odeur nauséabonde en prime : sous une pluie battante, Papy marche d’un pas rapide vers la station, et après s’être fait copieusement éclaboussé par une BMW lancée pour passer au orange coûte que coûte, Papy traverse enfin la chaussée et retrouve une certaine quiétude dans les couloirs du métro, il suffit de respirer par la bouche pour apprécier la sécheresse de l’endroit.

(suite de 19h40, 03.12.2014)

« Chérie, tu as préparé le lit du frangin ? »

« Mais non, c’est Manon qui s’en est occupé, tu ne vas pas commencer à stresser parce que ton frère vient, si ? »

« Non, mais depuis dix ans qu’on ne s’est pas vu, je voudrais le recevoir décemment, les huîtres ont été livrées au moins ? »

« Oui, ne t’en fais pas, tout est près et Manon a pris sa soirée pour s’occuper de nous »

Le frère de Papy était si différent : d’abord, il n’avait jamais travaillé, ce qui faisait une grosse différence avec Papy, 45 ans de bons et loyaux services, dans la comptabilité et les bureaux. Ensuite, il avait toujours eu beaucoup plus d’argent que Papy, comme quoi le travail c’est peut-être la santé, mais c’est surtout beaucoup de temps à faire ce qu’on n’a pas toujours envie de faire. Le frère de Papy avait fait le « bon mariage », et toujours fait ce qu’il avait envie de faire, mais rendons lui honneur, ce mariage fut d’abord un concours de circonstance, puisqu’il ignorait tout de la situation de celle sur laquelle il jeta son dévolu après une soirée bien arrosée, lors de sa seconde année de FAC de droit. Je ne dis pas « trop arrosée » comme celles et ceux qui se foutaient de leur pote qui venait d’embarquer le boudin de la soirée, car lorsque l’on se marie avec de futurs millions d’euros, ce n’est jamais trop.

Papy montait les escaliers du métro Goncourt, il faisait déjà nuit en cette fin d’année pluvieuse et il dut faire appel à sa mémoire pour prendre l’avenue dans le bon sens, et descendre vers la République sur la gauche. Dring, dring …

(suite de 12h15, 04.12.2014)

« Le voilà ! »

Le grand frère de Papy était stressé : la dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était pour l’enterrement de la femme de Papy, et ils s’étaient jurés de se revoir l’année suivante, mais la vie les avait tellement faits différents, le temps passa toujours aussi vite, bref …

« Manon, s’il te plait ! »

Manon,  exceptionnellement, avait accepté de travailler le samedi, payé au double et en liquide. Il faut dire que le frère de Papy n’était pas un patron casse-pieds, même si elle trouvait qu’il reluquait un peu trop ses formes de jeune fille. Lorsqu’elle se déhanchait pour ôter la poussière de la commode du salon, c’était flagrant : ce fichu meuble était placé de telle façon à ce que, de son fauteuil de ministre, il puisse s’ouvrir des angles à faire pâlir un photographe de « Lui ». Non pas que cela lui déplaisait, qui est insensible à la flatterie, même si elle est muette ? Elle trouvait juste cela un peu déplacé de la part d’un vieux bouc qui ne devait plus être capable de grand chose à 70 ans passés. Il y a encore 10 ou 20 ans ! Sur ces pensées, elle fila décrocher l’interphone et ouvrit la porte à Papy en annonçant : « Bonsoir monsieur, 4ème gauche ! ».

En entrant dans le loft de son frère, Papy s’étonne encore d’autant du luxe, un direct changement d’ambiance entre le couloir et l’entrée de la demeure : c’est comme si l’on passait du XIème au XVIème en un seul pas (pas siècle, arrondissement !). Tout en bois, chaleureux, frais et odorant, il ne manque plus qu’une cigale ou une biche, selon que l’on aime la maison dans la pinède ou dans la forêt de Grésigne ! Justement, apparaît une charmante soubrette pour vous introduire dans le paradis du confort non étoilé, hors-catégorie. Et voilà que Papy se remet à bander, nom d’un chien, il faudrait qu’il retourne dès en rentrant chez sa copine Yvette, 72 heures d’abstinence et le voilà de nouveau jeune homme … il se prend à rêver un instant, le temps que les quelques secondes qui le séparent  des retrouvailles avec son frère ne s’écoulent. Il en avait « une » qui ressemblait à cette petite, c’était quand déjà ? Oh là là, au début des années 70 : Papy n’avait ni collier de fleurs ni bikini à lui proposer en échange de son jean et de son tee-shirt austères, mais il était certain que cette fille, sans doute une emplyée de son frère, ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle qu’il avait embarquée un soir de carnaval, en février 71 ou 72. Une lycéenne suédoise de passage en Provence déguisée en tahitienne, à peine 18 ans, il faut dire que Papy était un grand dragueur et ne déplaisait pas aux filles. Papy fut tiré de ces agréables pensées par la voix tonitruante du grand frère.

Chapitre 8 : dans lequel Papy n’a plus aucun doute, le Boss n’a qu’à bien se tenir !

Le frère de Papy emplit soudain la pièce de sa présence :

« Alors Monsieur le nouveau rentier, comment va ? » (il veut dire « retraité », mais ça fait vieux ce qualificatif de « retraité », alors il dit « rentier », ce qu’il est lui-même, un peu ironique donc)

 » … depuis le temps … » – le frère de Papy laisse venir, lui qui a commencé la bourse en 1980, avec une goutte de l’argent de l’héritage de sa femme, sait bien qu’entre sa vision du marché et celle balbutiante de son frère, il y a plus qu’un monde, un univers ! Trente ans d’expérience à zéro, ça commence à compter dans une vie !

Sachant que le frérot passe à l’occasion de sa visite au salon, sous couvert de fêter son accession à « une retraite bien méritée », le parisien joue la montre pour éviter de lancer lui-même un sujet qui peut ne pas avoir de fin (j’appellerai dorénavant le frère de Papy « le parisien »).

(suite de 10h55, 05.12.2014)

Selon les us et coutume dans la famille, Papy s’agenouille devant son grand frère et lui baise les pieds … non, je m’écarte d’un sage récit, on verra pour les délires plus tard, si cette série des Papys se poursuit ou pas en 2015.

Reprenons le fil : justement, Papy n’eût-il pas à peine ouvert la bouche que la sonnerie tonitruante du smartphone du parisien se met à chanter « Highway To Hell * » d’AC/DC.

* Ndlr : avec Bon Scott bien-sûr … vous avez vu, le public est médusé lol 1979, Papy se souvient de ses 29 ans, il devait encore avoir tous les vinyles d’AC/DC dans un coin du grenier, bien à l’abri.

« Merde, une alerte sur l’euro-dollar ! », lance machinalement le parisien.

Vous n’osez pas deviner la suite, mais pourtant si, vous devriez : ce serait une visite exclusivement consacrée à cette satanée bourse, la hantise de la belle-soeur, çà, Papy le savait déjà car à l’enterrement de sa regrettée mais chiante épouse, une alarme du même type sonna alors que le cercueil descendait sous le niveau de la mer et que tout le monde pleurait à chaudes larmes ou s’envoyait un p’tit blanc au bistro du coin en pensant à la défunte ou en se racontant la dernière blague de Laurent Gerra sur RTL. Si le parisien n’était pas un excellent amant, et je pèse mes mots, cela ferait longtemps que « l’héritière » aurait repris ses titres de propriété et son oseille pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs (désormais, j’appellerai la femme du parisien « l’héritière »).

Papy remballe son bonjour et attend sagement que le parisien prenne connaissance de la nouvelle. L’euro-dollar, il n’en avait que vaguement entendu parler au salon, mais son attention s’était focalisée sur les indices et les actions, alors bon, les monnaies, ça avait l’air compliqué.

« Bon, ça va, position soldée +15 pips sur stop-gain, dommage mais ça paiera toujours le repas de ce soir ! Excuse-moi », dit-il en revenant sur terre : « Alors frérot, la patate du vacancier perpétuel ? ».

Papy regardait fixement la main de son frère dans laquelle le smartphone (d’où le titre de cette nouvelle) trônait encore : la musique d’AC/DC l’avertissait que le repas était gratuit, en quelque sorte, mais 15 pips, c’était quoi ? Il vait oublié, nom d’une pipe ! Comptable durant plus de quarante ans, veuf depuis 10 ans et cuisinier hors-pair, Papy allait compter le bénéfice de ces 15 pips en euros au fil du menu qui défilerait devant ses yeux, çà oui, on pouvait en être certain !

Cette alerte le rassurait, son frère gagnait, c’était le complément idéal à sa visite au salon. Il fixait toujours la main de son frère, qui craqua :

« Quoi frérot ??? C’est un téléphone portatif sans fil, tu sais, tout le monde en a un sauf toi ! »

Voilà ce qu’il fallait supporter avec ce grand frère (avec le vôtre aussi ? c’est normal lol) : perpétuelles et incessantes plaisanteries, Papy se demandait bien ce que lui trouvait « l’héritière », en attendant, il allait devoir viser juste pour glaner un maximum d’informations, et devenir lui aussi un as des marchés, le Boss n’avait qu’à bien se tenir !

Chapitre 9 : dans lequel Papy poursuit son rêve en mangeant, à la recherche du diamant vert de la bourse

« Oui, oui, je vois bien que c’est un portable ! Ca va bien je te remercie depuis le temps, mais je me demandais, là, tout de suite, ce qu’était un pip ? Après je te fiche la paix avec la bourse ! (tu parles Charles !) ».

(suite avant ce soir ou demain)

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