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Avis fondamental sur VEOLIA

13h00


ANALYSE FONDAMENTALE RAPIDE DU TITRE VEOLIA


Cours de clôture au 14.12.2011 : 8.05E


Veolia est le numéro un mondial sur le secteur des prestations de services à l’environnement : tout le monde le sait depuis longtemps, le talon d’Achille du groupe est son endettement important, qui devient un énorme boulet en pleine crise de surendettement généralisé. Le marché a peur que Veolia ait des difficultés à financer sa dette : d’ailleurs, l’entreprise a soldé sa division transports pour récupérer du cash et tenter une phase de restructuration afin d’éviter la recapitalisation.

Les principaux actionnaires, dont la Caisse des dépôts et Consignations (presque 10% du capital), semble stable mais détient moins de 50% de la société, ce qui la rend opéable en théorie (un bon point). En outre, son activité et ses parts de marché ne valent pas zéro, toutefois, le titre se paie encore « cher » autour des 8 euros, compte tenu de la diminution du périmètre après la cession évoquée plus haut, et des aléas qui pourraient survenir lors de la restructuration. A plus de 4 milliards d’euros de valorisation boursière, on est encore à plus de 12 fois le résultat estimé pour 2012.

La répartition géographique des ventes n’est pas non plus une source d’enthousiasme, puisque l’Asie-Océanie ne représente que 10%, tandis que la grosse concentration des affaires est en Europe (75%) : logiquement, on peut penser que le groupe, avec des clients surendettés et surendetté lui-même, sera peut-être contraint à se recapitaliser auprès de ses actionnaires historiques (la Caisse des dépôts, pour un « dexia » numéro 2).

Au chapitre des bonnes nouvelles, on peut déjà déduire 1.40E de son prix d’achat si on décide de rentrer pour 2/3 ans minimum, puisque l’entreprise s’est engagée à verser 0.70E par action en 2012 et 2013. Attention, le « piège à fourmis » qu’est le dividende, ne doit pas cacher la réalité de l’entreprise et l’évolution attendus de ses bénéfices. Prenez l’exemple de Pages Jaunes pour vous en convaincre.


Conclusion : la position de numéro un et le secteur d’activité sont attractifs pour l’actionnaire – la situation financière de la société fait en revanche hésiter n’importe qui : la spéculation pourrait agir comme elle l’a fait, par exemple, à une époque sur FTE (après les folies de Bon, comme cela s’était passé sur Vivendi du temps de JMM maître du monde), faisant tomber le cours de bourse pour obliger l’entreprise à faire appel au marché : c’est dans ce genre de situation qu’il est intéressant de se porter acheteur.

En attendant, je ne m’intéresserai au titre qu’à partir des 6 euros, avec une ligne de base de 2% maximum : au pire, le prix de revient tomberait donc à (6-1.40) 4.60E après 24 mois – si j’achetais la valeur et qu’une augmentation de capital était annoncée ensuite, je participerai, toujours à hauteur de 2% maximum (pour monter à un poids de 4%, voire 5% au maximum en fonction des modalités de l’augmentation de capital).


Voilà, je n’ai pas dit que Veolia allait recapitaliser, j’ai seulement dit que cela faisait partie des probabilités à ne pas négliger, notamment si la crise devait se poursuivre au delà de l’année 2012.