Blog

Avis fondamental sur Sanofi (rappel)

15H10

Analyse fondamentale de Sanofi

Ci-après, l'analyse parue en juillet dernier : j'ai raté le coche au niveau de l'achat puis la zone indiquée pour un premier jet avait été atteinte (non respect du plan, c'est le psychologique qui m'a occasionné ce manque-à-gagner) – rien n'a changé depuis juillet, si ce n'est que l'offre Genzyme est devenue offensive, à un cours que j'estime au "grand maxi" pour la bio-technologique américaine.

Samedi 24 juillet, 9h00 : SANOFI, une belle valeur de fond de portefeuille ? Pour vous mettre à l'aise, sachez que je sais "un peu" de quoi je parle, puisque mon épouse fait partie des 40.000 salariés du 14ème laboratoire pharmaceutique du monde, allemand (voir ICI) : cela n'est pas une garantie mais j'ai l'avantage de savoir comment se passe la lutte sur le terrain avec les "génériqueurs", qui constituent l'une des plaies principales pour les laboratoires pharmaceutiques dits classiques, ceux qui cherchent de nouvelles molécules —> la seconde plaie réside dans l'astronomie des sommes dépensées pour la recherche et dans la longueur des processus d'autorisation de mise le marché, autant en Europe qu'aux Etats-Unis. La troisième plaie de l'entreprise est liée aux deux premières : des médicaments-phares de Sanofi arrivent bientôt dans le domaine public et vont pouvoir être "génériqués". La quatrième plaie, c'est le mal de dette généralisé des Etats européens : la participation des Etats-providence aux soins de santé pourraient diminuer au fil des ans dans la vieille Europe, ce qui ne peut être positif pour un vendeur de médicaments. La cinquième plaie est le risque intrinsèque à la profession : un médicament qui tuerait des gens et entraîneraient des vagues de procès sans fin et des pertes financières suite au retrait du produit.

A tout revers sa médaille, si je puis m'exprimer ainsi : dans toute bonne rédaction, il y a un MAIS —> avant de passer aux forces de SANOFI et aux commentaires relatifs à quelques chiffres-clés, voici la réalité du terrain concernant la bataille génériques-classiques : comme pour toutes les nouvelles technologies, il y a un certain nombre de réticences et des habitudes vieilles de plusieurs décennies ne se changent pas "comme ça" – donc, le temps que les génériques prennent une part de marché significative, il se passera encore quelques années, un temps précieux pour prévoir, ce que fait Sanofi en cherchant une opération de croissance externe. En outre, l'efficacité de nombreux génériques est remise en cause par les patients eux-mêmes. Le seul avantage des copies est leur prix très bas, ce qui est un gros avantage dans la sphère publique (les Etats seront tentés de rembourser le petit prix, et d'exclure le "grand". toutefois, on ne doit pas perdre de vue les enjeux politico-financier : l'industrie pharmaceutique est une activité de pointe et représente de nombreux emplois. Quant au secteur privé, voire ses marges fondre en volume en adoptant une "générique-attitude" n'est pas spécialement souhaité : le secteur essaye de se protéger de la chute généralisé des prix (comme dans l'électronique ou l'automobile), car il s'agit de santé, sujet nettement plus sensible. En outre, les déremboursements progressifs pourraient être compensés en partie par l'augmentation des prix, la clientèle "aisée", encore majoritaire en Occident, étant prête à tout pour se soigner avec les meilleurs produits.

Les forces de SANOFI : le groupe est leader européen et 5ème mondial (voir ICI) – quel sera l'impact du passage du Plavix dans le domaine public en 2011 ? Hypothèse pessimiste : -15% de chute du CA Plavix, soit 0.4 milliard d'euros de bénéfice en moins sur l'année, soit (0.4/5.7) un bénéfice net en baisse de 7% sur le CA global de l'entreprise … pas de quoi paniquer, d'autant que Genzyme a gagné 300 millions de dollars en 2009, soit 230 millions d'euros. Par contre, le prix évoqué par le marché (70$ par action) me semble vraiment élevé, très élevé pour une entreprise américaine en perte de vitesse sur l'année 2010.
Sanofi dispose d'un confortable ratio d'endettement sur fonds propres, et a les moyens de grossir sans se mettre en zone rouge : le groupe a donc les moyens de ses ambitions.
La stratégie de l'entreprise et la répartition de son chiffre d'affaires sont également des éléments en sa faveur : seulement 11% des ventes en France, 30% dans le reste de l'Europe, 32% aux Etats-Unis et 27% "ailleurs" —> cette répartition alliée à une stratégie de développement sur les vaccins constituent un point positif pour l'entreprise.

DIVIDENDE : même en tablant sur une baisse improbable de 20% du dividende qui sera versé en 2011 au titre de l'exercice en cours, on tombe sur un rendement de 4.22% (2.4-20% que divise le cours), très correct.

VALEUR BOURSIERE, SITUATION TECHNIQUE : l'essentiel est dit sur l'entreprise, reste à évaluer le prix et à dresser des seuils de renforts à la baisse (je parle d'investissement moyen terme dont la limite d'exposition par valeur est de 10%, avec intervention par tranche de 2.5% – n'allez pas renforcer Sanofi au SRD ou au CFD avec du levier, le titre s'inscrit en tendance baissière moyen terme, tout comme GDF-Suez). L'entreprise vaut deux fois son chiffre d'affaires et le Price Earning Ratio est de 6/7, mais ces informations seront bouleversées lorsque l'entreprise effectuera une opération de croissance externe. Dans l'absolu, c'est inférieur à la moyenne des sociétés comparables du secteur.

Il faudra que je réalise des allers-retours réguliers, la tendance de fond étant baissière – le repère du plus bas historique est à 34.70E soit 25% environ du cours actuel.

Premier palier à 45.50E – puis 42.25E – enfin, zone des 38 puis des 35E —> j'achèterai une ligne la semaine prochaine, si possible entre 42.00E et 45.50E maximum.

Tags: , , ,